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  • Photo du rédacteurXavier Hard

Un Polonais en Corse : l'aventure avec un grand A !

Parti de Pologne depuis de nombreux mois (plus d'un an), Gérard sillonne le monde au nom d'une association (pas compris le nom !) qui vient en aide aux enfants. Il apporte la bonne parole de l'aventurier dans les écoles en racontant son histoire, ses rencontres, ses passions. Une histoire peu folle ! Comme lui ?
Gérard, l'aventurier et Xavier, le Gattu !
Corse - Pologne - L'aventure est au coin de la résidence !

Onze heures. Mon téléphone sonne. Dans un anglais que je n'ai pas l'habitude d'entendre, un homme me parle avec une petite voix. Je comprends qu'un gars est devant chez moi. Qu'il est en galère et qu'il cherche un vélo. Désespérément. Je lui explique dans un Broken English (appris avec les rastas) qu'il faut passer par internet pour louer le vélo et que ce sera pour demain. Ce matin, je ne suis pas à dans le coin. Je sens que cela met notre ami en difficulté. Dans la langue de Shakespeare (un skateur anglais), je lui demande de m'attendre. J'arrive vers midi...


Midi trente. Au volant du Gattu Van, je rentre dans l'allée qui mène à mon domicile et donc au siège de la Gattu Corp. International. Je tourne la tête à gauche, à droite. Personne. Je pousse le portail et là, j'entends "Hi". Il était en fait dans l'ombre allongé au sol. Derrière moi, un petit gars habillé d'une manière forte originale quand il fait 38 °. On rentre dans la cour. Il m'explique qu'il reprend le bateau demain soir pour l'Italie mais qu'il doit se rendre à Porto Vecchio rapidement et revenir dans la foulée. Il n'avait pas eu le temps d'y aller ! (sic)


Sur place, un seul vélo. Celui de ma fille. Un vélo de ville entrée de gamme qui roule mais sans plus. Ce n'est pas un foudre de guerre. Aller au Leclerc de la Marana (cordon lagunaire magnifique au Sud de Bastia), ça passe mais Porto Vecchio...

Ni une, ni deux, je lui propose le destrier de Yumi (ma fille). Il opine du chef. Je commence à me poser des questions sur la santé mentale de notre ami car faire la centaine de kilomètres en plein cagnard avec un vélo de cet acabit, ce ne va pas être une sinécure.

Un vélo dans les vignes corses.
Un vélo Gattu du côté d'Aléria entre Bastia et Porto-Vecchio.

Notre jeune homme s'appelle Gérard. Il vient de Pologne. Il est parti de chez lui il y a de nombreux mois (il ne sait plus exactement combien) et il sillonne le monde en racontant son histoire, ses passions, ses rencontres aux enfants du monde entier. Dans les écoles.

Après avoir traverser la moitié de la planète, voir plus, il est en Corse. Pourquoi la Corse ? C'est simple partout à travers le globe on lui en a parlé. L'île de Beauté. Alors, il est venu. Il a vu, il est sous le charme. Qui ne le serait ?


"Je pratique l'escalade, la randonnée et l'ultra trail. Partout où je vais, je fais mes activités. Ici en Corse, c'est un rêve éveillé !" Avec un sac de plus de 20 kg sur le dos, Gérard vient d'enchaîner la GR20 en 10 jours à peine. Sur son parcours, il a pris le temps de courir et de faire de l'escalade. Cela ne rigole pas ! Faut dire que le bonhomme est charpenté. Petit mais costaud dirait la pub Haribo (Ok Boomer ?).


Gérard prépare son matériel pour descendre à PoVo (Porto-Vecchio). Il ne prend que l'essentiel pour un road trip à vélo de 24 heures. Casque de skate avec une coiffe iroquoise sur la tête, frontale chargée avec un panneau solaire sur le porte bagage du vélo, un petit sac dos d'un autre temps, claquettes aux pieds Gérard s'élance avec le biclou. Il est quatorze heures... "J'aime bien rouler de nuit, il fait moins chaud !" L'aventure.


Les heures passent. Pas de nouvelle. J'imagine Gérard sur la Territoriale de nuit avec le vélo de ma fille. Frontale sur le casque en guise d'éclairage. C'est du paranormal.


Le lendemain matin, je pars aux aurores pour récupérer des clients à Bonifacio. De ce fait, j'emprunte la même route que Gérard. Je suis attentif à tous les cyclistes que je double ou que je croise. Je suis à vingtaine de kilomètres de Porto Vecchio dans une ligne droite bordée de plages magnifiques, au loin, avec son look atypique j'aperçois Gérard sur le vélo de Yumi. Il est sur le retour. Klaxon, grandes signes, on est hilares.

Un aventurier et son vélo en Corse.
Halte à Ghisonaccia.

Je récupère mes clients au COSEC de Bonifacio. Direction Bastia. Chargement de vélos chez l'excellente Clémence de Aïo Bike et nous reprenons la route. Je suis persuadé de doubler Gérard rapidement. Que nenni. Dépôt des clients à Borgo. Direction l'atelier à Biguglia pour déposer les machines. Je décide de rentrer. Il est 17 heures.

J'arrive devant chez moi, et ? Qui vois je ? Gérard. Frais comme un gardon après 17 heures de vélo et 300 kilomètres. Heureux. Joyeux.


Il vient à ma rencontre. "Challenge réussi !" lance t il avec un sourire en s'en décrocher la mâchoire. En fait, il est simplement aller faire un tour à PoVo pour jeter un œil. Un aller retour "carte postale" ! Avec un vélo comme celui que je lui avais confié, c'est un véritable exploit.

Les exploits, Gérard est un habitué.

Douche sur la terrasse au jet d'eau, Gérard refait dans la foulée son paquetage. On discute. Et là, je me rencontre qu'il a pratiqué ses passions que sont le trail et l'escalade partout sur la planète. Amérique du Sud, Asie, Pacifique, bref, le Globetrotter ! Libre comme l'air.

Vous allez parler de l'aspect financier ? Et bien il fait au minimum avec tout et il y arrive. Un peu d'économie, de petits boulots, il semble heureux et épanoui.


Vingt heures. C'est l'heure de se quitter. C'est de nouveau au guidon du vélo de prêt qu'il rejoint Bastia pour prendre le bateau. "Je vais faire un tour en Italie et ensuite je vais faire le tour du Mont-Blanc en courant..." Une paille. Et après ? Peut être revenir en Corse, c'est magnifique. Un concentré de la planète."


Et là, je pars récupérer le vélo à l'Office de Tourisme de Bastia.

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